En France, plus de 95 % des captages pour la production d’eaux destinées à la consommation humaine exploitent des eaux souterraines. Avec les effets du changement climatique, des aléas météorologiques plus marqués et plus fréquents, sécheresses ou épisodes pluvieux intenses, vont impacter les ressources en eau. Cette évolution fait redouter un accroissement des secteurs déficitaires et des durées de pénurie d’eau. Localement et/ou ponctuellement, des déficits de recharge naturelle peuvent déjà être observés, conduisant le plus souvent à des recommandations de gestion de la ressource encourageant les économies d’eau. La recharge artificielle de nappes d’eau souterraines pourrait constituer une des solutions permettant de gérer durablement ces ressources et d’atteindre les objectifs de bon état quantitatif et qualitatif des eaux souterraines, tels que définis dans la directive européenne 2000/60 CE établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, dite directive cadre sur l’eau. Dans ce contexte, l’Agence s’est autosaisie afin d’étudier les risques sanitaires liés à la recharge artificielle de nappes. Dans l’avis publié ce jour, elle estime que la recharge artificielle de nappes à partir d’eaux de surface ou d’eaux usées traitées est l’une des solutions qui pourrait être déployée, sous certaines conditions, pour lutter contre la diminution des ressources en eaux souterraines. Elle souligne l’importance de préserver, à long terme, la qualité des ressources en eaux, en particulier pour garantir une qualité compatible avec la production d’eau destinée à la consommation humaine.