Piscines et bains à remous : l’Anses publie ses recommandations
Depuis plusieurs années, les activités de loisirs en milieu aquatique se sont largement développées et impliquent divers types de baignades. Parallèlement au développement de ces activités, les connaissances sur les substances chimiques et les pathogènes pouvant être présents dans les eaux de piscines ont évolué, justifiant une mise à jour de la réglementation. Dans ce contexte, l’Anses a été saisie en 2006 sur l’évaluation des risques pour la santé liés aux eaux de loisirs. Dernière publication d’un cycle de travaux d’expertise engagé depuis cette date, elle publie aujourd’hui un rapport sur les risques sanitaires présents dans l’eau et l’air des bains à remous. Sur la base d’une revue détaillée des sources de dangers, l’Anses préconise l’établissement d’un certain nombre de règles à respecter pour prévenir les risques pour les baigneurs.
Depuis plusieurs années, les activités de loisirs liées à l’eau se sont largement développées et s’adressent à une grande partie de la population, quel que soit son âge. De très nombreux établissements proposent ainsi aujourd’hui des activités ludiques et sportives très diverses autour de l’eau qu’il s’agisse de piscines « classiques », de piscines artificielles ou de bains à remous. Parallèlement au développement de ces activités, les connaissances sur les substances chimiques et les pathogènes pouvant être présents dans les eaux de piscines ont évolué, justifiant une mise à jour de la réglementation sur les piscines « classiques » et la définition d’un cadre réglementaire adapté aux nouvelles pratiques de loisirs liés à l’eau.
Dans ce contexte, les ministères en charge de la Santé et de l’Ecologie ont saisi l’Anses en 2006 sur l’évaluation des risques pour la santé liés aux eaux de loisirs. Dernière publication d’un cycle de travaux d’expertise engagé depuis cette date, l’Agence publie aujourd’hui un rapport d’expertise collective relatif aux risques sanitaires présents dans l’eau et l’air des bains à remous. Cette publication fait suite aux rapports relatifs aux piscines réglementées (2010) et aux baignades artificielles (2009).
Quels risques liés aux bains à remous ?
Les composés chimiques et agents microbiologiques observés dans l’eau et l’air des bains à remous sont identiques à ceux décrits dans le rapport d’expertise de l’Anses sur les piscines règlementées (Trihalométhanes, trichloramine, Legionella pneumophilla, Pseudomonas aeruginosa, Staphyloccocus aureus, etc.) quelle que soit l’origine de l’eau d’alimentation des bassins.
Cependant, les bains à remous présentent des spécificités (faible volume d’eau, forte fréquentation par rapport au volume, fréquentation discontinue, promiscuité plus importante des baigneurs, aération de l’eau par bullage, concentration fluctuante en désinfectant et température de l’eau élevée) susceptibles de modifier la hiérarchisation de ces dangers.
De même, lorsque l’eau d’alimentation du bassin est différente de l’eau destinée à la consommation humaine, la hiérarchisation des dangers se voit modifiée.
Par ailleurs, les bains à remous de part leur configuration et leur mode de fonctionnement créent des dangers propres à ce type de bassin, ainsi :
- la température de l’eau élevée du bassin va favoriser le développement des micro-organismes, augmenter la cinétique d’action des produits de désinfection de l’eau et au delà, la formation de sous-produits de désinfection ;
- la température élevée de l’eau couplée au bullage de l’eau favorise la volatilisation des sous-produits de désinfection volatils et semi-volatils ;
- le circuit hydraulique particulier (présence de buses, de coudes) crée des conditions propices au développement de biofilms.
Recommandations de l’Agence
Considérant ces différents éléments, l’Agence liste différentes actions à mettre en œuvre pour réduire les risques éventuels pour la santé des baigneurs et des personnels :
- recommander une bonne hygiène des baigneurs avant l’accès aux bassins ;
- améliorer l’agencement et garantir un bon entretien des locaux ;
- assurer un traitement adéquat de l’eau des bassins ;
- améliorer la gestion de la qualité de l’eau en effectuant une surveillance des sous-produits de la chloration (Trihalométhanes, chloramines), du carbone organique total, des germes pathogènes (staphylocoques, Pseudomonas aeruginosa, etc.) ;
- améliorer la gestion de la qualité de l’air en effectuant notamment une surveillance de la trichloramine.
L’Agence recommande également :
- une température de l’eau « guide » de l’ordre de 32-33°C avec une limite supérieure impérative de 36°C ;
- une limitation de la durée de la baignade à 15 minutes ;
- une interdiction de l’accès aux bains à remous des enfants de moins de 10 ans du fait de la profondeur moyenne des bassins et de la taille moyenne des enfants;
En outre, l’Agence déconseille fortement l’usage de certains matériaux pour la construction des bassins (bassins en bois) ou certaines pratiques liées aux bains à remous (telles que l’ajout de chocolat, lait, etc.).