L’Anses propose de classer le résorcinol comme perturbateur endocrinien dans le règlement européen CLP
04/03/2025
Expertise
3 min

L’Anses propose de classer le galaxolide comme substance toxique pour la reproduction dans le règlement européen CLP

L’Anses propose une classification harmonisée pour le galaxolide, parfois désigné par le terme HHCB, en tant que substance toxique pour la reproduction de catégorie 1B dans le cadre du règlement CLP (classification, étiquetage et emballage des produits). Cette substance, largement utilisée dans des produits du quotidien comme les parfums, les cosmétiques et les désodorisants peut en effet provoquer des atteintes à la fertilité et au développement pour la santé humaine, conclut l’Anses suite à des travaux d'expertise. Le dossier scientifique est en consultation publique depuis le 27 janvier sur le site de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) pour commentaires ou apport d’informations complémentaires sur cette substance.

Une substance utilisée dans les produits du quotidien

Le galaxolide est un musc synthétique utilisé pour ses propriétés odorantes et masquantes. Il entre dans la composition de parfums, de produits cosmétiques (savons, gels douche, déodorants, crèmes, les lotions, shampooings, lotions après-lavage…), de produits de lavage et de nettoyage (lessive, adoucissant, liquide vaisselle, aide au repassage, …), de produits de traitement de l'air ou encore de produits lustrants et de cires.

Des résidus de cette substance ont été retrouvés dans des échantillons biologiques humains, notamment dans le lait maternel et les tissus adipeux, ce qui suggère une exposition chronique via l’environnement ou l’utilisation de produits contenant du galaxolide.

Étendre la classification actuelle à la toxicité pour la reproduction pour l’homme

Au niveau européen, dans le cadre du règlement CLP, le galaxolide fait déjà l’objet d’un classement en raison de sa toxicité aigüe et chronique pour le milieu aquatique. Il est en cours d’évaluation par l’Anses pour ses effets sur l’environnement, en particulier pour ses potentielles propriétés de perturbateur endocrinien et ses propriétés suspectées de persistance, bioaccumulation et toxicité (PBT).

En parallèle, l’Anses a également mené des travaux d’évaluation sur cette substance dans le domaine de la santé humaine, au terme desquels, elle conclut à des effets suspectés sur la fertilité et des effets présumés sur le développement, nécessitant d’élargir sa classification actuelle. En effet, les données toxicologiques montrent un impact sur le rat en tant que modèle-animal lorsqu’il est exposé à la substance, à la fois pour les organes de la reproduction chez le mâle et la femelle, et pour les générations suivantes.

L’Agence propose donc que le galaxolide soit classé et étiqueté comme suit dans le cadre du règlement CLP : Toxicité pour la reproduction ; catégorie 1B (H360Df : Peut nuire au fœtus. Susceptible de nuire à la fertilité.).

Si cette proposition de classification est acceptée au niveau européen, le galaxolide serait donc identifié comme une substance CMR (cancérogène, mutagène, reprotoxique) pour son impact reprotoxique.

Mise en consultation publique de la proposition de classification harmonisée

La proposition de classification harmonisée pour la substance du galaxolide a été mise en consultation publique sur le site internet de l’ECHA jusqu’au 28 mars 2025. Cette consultation vise à permettre à toutes les parties prenantes de commenter ces propositions, en apportant le cas échéant des arguments scientifiques complémentaires et des informations dont elles disposent. Les commentaires peuvent être transmis par l’intermédiaire d’un formulaire dédié sur le site de l’ECHA.

À la suite de cette étape de consultation, l’Anses sera chargée de répondre aux commentaires reçus. La proposition initiale, les commentaires et les réponses apportées par l’Anses seront portés à la connaissance du Comité d’évaluation des risques de l’ECHA, qui rendra ensuite un avis concernant la classification du galaxolide.

Sur la base de cet avis, la Commission européenne élaborera ensuite les textes réglementaires permettant d’inclure les classifications proposées dans le règlement CLP.