Legionella
La légionellose est une infection pulmonaire due aux bactéries du genre Legionella. La surveillance de cette maladie se fait principalement sur la base des données recueillies par la déclaration des cas, obligatoire depuis 1987. En 2010, 1540 cas ont ainsi été déclarés à l'Institut de veille sanitaire (Invs). Dans 11,7 % des cas déclarés, la maladie provoque le décès soit 159 décès en 2010.
En 2004, la loi de santé publique a fixé un objectif de réduction des cas de légionelloses de 50% pour la période 2004-2008. Plus récemment, le deuxième plan national santé environnement 2010-2013 (PNSE2) a placé au rang de ses priorités l'amélioration de l'investigation des cas de légionelloses, la prévention de la survenue de cas de légionelloses liés aux contaminations des réseaux d'eau chaude sanitaire ainsi que la poursuite des efforts de recherche. L'Anses est notamment identifiée comme partenaire au titre de cette action du PNSE2.
Les principales sources d'exposition humaine connues de Legionella sont d'origine environnementale. Elles sont liées à des proliférations bactériennes en milieu hydrique pouvant survenir dans certaines conditions notamment dans les circuits d'eau chaude sanitaire et les circuits de refroidissement des tours aéroréfrigérantes. La surveillance environnementale des Legionella est encadrée par la réglementation. Elle porte sur Legionella spp dans les tours aéroréfrigérantes et sur Legionella pneumophila dans les circuits d'eau chaude sanitaire. Cette surveillance repose actuellement, sur l'utilisation de la méthode par culture, telle que décrite dans la norme NF T90-431 "Recherche et dénombrement de Legionella spp. et de Legionella pneumophila par culture sur milieux gélosés". Or de nombreuses méthodes de détection ou de dénombrement de légionelles sont en cours de développement ou pour certaines utilisées à plus ou moins grande échelle.
Identifier les méthodes les plus pertinentes à utiliser
Dans ce contexte, l'Agence a été saisie le 29 juillet 2009 par la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) concernant les méthodes de dénombrement. L'objectif était de répertorier et décrire l'ensemble des méthodes disponibles pour le dénombrement spécifique de légionelles dans l'eau et d'étudier la pertinence de leur mise en œuvre pour le contrôle des eaux chaudes sanitaires et des tours aéroréfrigérantes.
Pour répondre à cette demande, une expertise collective a été réalisée et validée par le Comité d'experts spécialisé « Eaux et agents biologiques » de l'Agence.
En premier lieu, le groupe de travail chargé de l'expertise, prenant appui sur la littérature scientifique, ainsi que les données disponibles de surveillance des cas de légionellose en France a considéré que les méthodes de dénombrement à retenir devaient porter, d'un point de vue sanitaire, sur Legionella pneumophila dans les eaux chaudes sanitaires et les eaux des circuits de refroidissement des tours aéroréfrigérantes. Il a par ailleurs, défini les critères à prendre en compte pour évaluer la pertinence d'une méthode de dénombrement de légionelles à des fins de contrôle des eaux chaudes sanitaires et des tours aéroréfrigérantes dans la perspective d'une adaptation de la réglementation.
À l'issue du recensement et de l'analyse comparée des méthodes disponibles pour le dénombrement des légionelles dans l'eau, deux méthodes actuellement disponibles, apparaissent comme suffisamment pertinentes et robustes : la culture (selon la norme NF T90 431) et la PCR quantitative (selon la norme NF T 90 471).
Une réflexion a également été menée sur les critères d'interprétation des résultats obtenus à partir de ces deux méthodes, aboutissant à proposer des valeurs cibles de dénombrement adaptées aux différents contextes réglementaires.
Des pistes d'études et de recherches ont enfin été proposées pour faire progresser les connaissances en vue de futures optimisations des méthodes de dénombrement de bactéries du genre Legionella dans l'eau et de l'interprétation de leurs résultats.