Activités de référence du laboratoire de santé animale
Le laboratoire de santé animale est porteur de 35 mandats de référence nationaux, européens et internationaux. Chaque laboratoire de référence réalise des missions réglementaires d’analyses (référence), de surveillance ou d’expertise pour les maladies animales dont il est en charge. À cela s’ajoute des missions de recherche destinées à améliorer les connaissances scientifiques dans les domaines de sa compétence.
Les laboratoires de référence nationaux
Les laboratoires nationaux de référence (LNR) mènent des activités de référence régaliennes : formation aux outils de diagnostic, organisation d’essais inter laboratoires d’aptitude, appui scientifique et techniques aux laboratoires du réseau, production, validation et fourniture d’éléments biologiques et de réactifs, prestation analytique et confirmation de cas sous accréditation Cofrac. Ils sont en charge de la caractérisation des agents pathogènes responsables des maladies animales dont ils ont la charge. Le laboratoire détient 20 mandats de référence nationaux.
La fièvre aphteuse est une maladie animale virale non transmissible à l’Homme. Très contagieuse, elle affecte les animaux de la famille des artiodactyles domestiques (bovins, ovins, caprins, porcins, …) et sauvages (cervidés, antilopes, lamas…). Bien que connue de longue date, cette maladie reste l’une des préoccupations majeures des éleveurs et des autorités sanitaires. Elle peut avoir des répercussions socio-économiques considérables notamment dans le secteur agricole.
C’est une maladie contagieuse des suidés due à un virus de la famille des Picornaviridae. Elle fait partie des maladies "vésiculeuses" du porc. C'est une maladie à déclaration obligatoire.
La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue ou en anglais « Blue tongue », est une maladie virale touchant majoritairement les moutons et peut également affecter les bovins, les chèvres et d'autres ruminants sauvages. Le virus responsable de la FCO est un Orbivirus de la famille des Reoviridae. Il existe 27 types principaux de ce virus appelés sérotypes et le pouvoir pathogène du virus varie considérablement d’une souche à l’autre. C’est une arbovirose car elle est transmise d'un animal infecté à un autre par une piqûre d'un moucheron du genre Culicoïdes.
La peste équine est une infection virale des équidés non directement contagieuse mais transmise par des insectes du genre Culicoides. Les climats doux, sans gelée hivernale, favorisent la survie de ces vecteurs animés et la persistance de la maladie. Cette maladie n’est pas une zoonose.
La fièvre de West-Nile est une maladie virale qui affecte certains oiseaux et mammifères dont les chevaux et l’homme. Elle peut avoir une issue mortelle ou laisser des séquelles nerveuses après guérison.
Les encéphalites équines sont provoquées par des virus de la famille des Flaviviridae pour l’encéphalite équine japonaise (EEJ) et des Togavirivae pour les autres. Ces virus sont d’une importance majeure en santé publique au niveau mondial : leur expansion s’inscrit dans le cadre plus large de celle de nombreuses maladies à transmission vectorielle qui affectent de façon croissante les populations animales et humaines.
La métrite contagieuse équine est une maladie sexuellement transmissible des équidés due à la bactérie Taylorella equigenitalis. Le LNR réalise en parallèle des travaux de recherche sur l’amélioration du diagnostic bactériologique, la caractérisation de T. asinigenitalis, autre espèce du genre Taylorella et l’étude des causes de persistance de la bactérie dans le tractus génital et d’échecs de traitement (implication du microbiote génital, interaction hôte/pathogène etc.).
L’anémie infectieuse des équidés (AIE) est une maladie d’origine virale. C’est une maladie grave pour laquelle il n'existe aucun traitement. Le virus responsable appartient à la famille des Retroviridae (même famille que le virus du SIDA). L’AIE est une maladie réglementée par l’État et classée parmi les dangers sanitaires de catégorie 1, la réglementation impose l'euthanasie du cheval infecté. Le LNR étudie les interactions virus-cellules hôtes, qui peuvent influencer l'établissement de la persistance virale et permettre d’identifier des potentielles cibles thérapeutiques.
L’artérite virale équine (AVE) est une maladie respiratoire et de l’appareil reproducteur, due à un virus. Il s'agit d'une maladie contagieuse qui a des conséquences importantes, telles que des avortements, la mort de jeunes poulains et l'incapacité sexuelle chez certains étalons. L’AVE est une maladie réglementée par l’État et classée parmi les dangers sanitaires de catégorie 2. Le LNR étudie les interactions virus-cellules hôtes qui peuvent influencer l'établissement de la persistance virale.
Les herpèsviroses sont nombreuses chez les équidés et sont caractérisées par une forte contagiosité. Le cheval et l'âne peuvent être infectés par une très grande variété d'herpèsvirus, mais les plus communs sont les virus herpès 1 et 4. Il existe un traitement préventif sous forme de vaccin. L’activité du LNR sur cette maladie consiste à apporter un soutien scientifique et technique aux différents laboratoires, vétérinaires et éleveurs qui peuvent être confrontés à ces virus. Le LNR réalise des travaux sur la caractérisation des souches d’herpèsvirus équins qui circulent en France et dans l’Union européenne et l’étude des interactions virus-cellules hôtes, qui peuvent influencer l'établissement de la persistance virale et la réactivation de la latence virale.
La dourine est une maladie sexuellement transmissible des équidés, provoquée par le parasite Trypanosoma equiperdum. En plus de ces missions régaliennes, le LNR mène des travaux de recherche sur la mise au point d’outils de diagnostic basés sur des technologies novatrices, comme la détection de petits ARN sécrétés ou la détection d’anticorps spécifiques par une méthode immuno-enzymatique sur billes fluorescentes et sur les caractérisations génétiques et physiologiques des agents infectieux responsables des différentes trypanosomoses animales : la dourine, le surra et le nagana.
La brucellose est maladie infectieuse et contagieuse chez les animaux sensibles. Cette zoonose est due aux bactéries du genre Brucella et peut toucher la plupart des espèces de mammifères domestiques ou sauvages, les ruminants notamment. La maladie, identifiée, semble-t-il, dès l’antiquité, a porté des noms divers selon les pays, les époques ou l’espèce animale concernée : fièvre de Malte, fièvre ondulante (chez l’Homme), fièvre méditerranéenne, mélitococcie, avortement épizootique des bovidés, etc.
La tuberculose bovine est une maladie infectieuse transmissible à l'homme (zoonose) causée principalement par la bactérie Mycobacterium bovis (M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces domestiques et sauvages, particulièrement les bovins et les cervidés, mais aussi les sangliers, blaireaux ou renards. Chez les bovins, l’infection est souvent inapparente, les symptômes cliniques n’apparaissant que tardivement au cours d’une évolution qui est en général très longue. Ce sont notamment les pertes indirectes que cette maladie génère qui ont un fort impact économique pour la filière (impossibilité de vendre des animaux vivants, le lait cru, les semences, etc.)
La morve des équidés est une maladie infectieuse éradiquée depuis plusieurs décennies en Europe et en France en particulier. L’agent pathogène responsable de la morve est Burkholderia mallei. Cette zoonose est toutefois présente en Amérique du Sud, en Afrique, en Asie, au Moyen Orient avec une émergence d’épidémies dans plusieurs pays (Brésil, Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Koweït, Liban, Syrie). Les équidés importés en Europe font l’objet d’un dépistage systématique. Le LNR réalise les analyses de confirmation des suspicions envoyées par les laboratoires agréés, lors des contrôles de chevaux à l'importation.
La tularémie est une maladie infectieuse provoquée par la bactérie Francisella tularensis. Cette bactérie est capable d’infecter de nombreuses espèces animales parmi lesquelles, les lagomorphes (lièvres, lapins de garenne), les suidés, les carnivores domestiques et sauvages, certaines espèces d’oiseaux, les rongeurs sauvages (mulots, campagnols, rats musqués, ragondins, etc.) ainsi que les animaux aquatiques comme les crustacés
La chlamydiose aviaire est une maladie due à une bactérie parasite nommée C. psittaci qui affecte près de 500 espèces d’oiseaux domestiques, d’élevages ou sauvages. Ce pathogène est transmissible à l’homme et peut provoquer une forme aigue de pneumopathie qui peut être fatale chez les personnes vulnérables lorsqu’elle n’est pas diagnostiquée et traitée à temps. Les personnes en contact direct avec les oiseaux, comme le personnel d’élevages, d’abattoirs ou les vétérinaires, sont les plus exposées. Chez les ruminants, la chlamydiose abortive est également un sujet de préoccupation en raison notamment des conséquences économiques d’une infection à C. abortus dans les élevages de ruminants où jusqu’à 70% des animaux d’une classe d’âge peuvent avorter.
La fièvre charbonneuse ou charbon bactéridien ou anthrax (terme anglo-saxon) est une zoonose infectieuse et contagieuse. Elle est due à une bactérie dénommée Bacillus anthracis et affecte de nombreuses espèces de mammifères, principalement les herbivores (bovins, moutons, chèvres et chevaux). Son importance réside dans la mortalité rapide et soudaine qui survient dans les cheptels touchés, dans sa capacité de persistance et de résurgence à partir d’anciens foyers, et dans la possibilité de transmission à l’Homme par les animaux infectés ou leurs produits.
Le LNR " Parasites transmis par les aliments " couvre un spectre relativement large de parasites zoonotiques à transmission alimentaire : les nématodes, les trématodes, les cestodes et les protistes. Les activités du LNR portent essentiellement sur deux familles de nématodes (Trichinellidae et Anisakidae), un trématode (Alaria alata), un cestode (Cysticercus) et trois protistes (Toxoplasma gondii, Giardia duodenalis, Cryptosporidium sp.). L'ensemble de ces parasites sont des agents zoonotiques de classe 2. Parmi ces parasites zoonotiques, le genre Trichinella est classé comme danger sanitaire de catégorie 2.
> Formulaire de demande d’analyses à télécharger : Commémoratif / suivi des prélèvements (Word)
Deux virus sont concernés : le virus hépatite E et le virus de l’encéphalite à tiques, qui peut être transmis par voie alimentaire.
Les laboratoires de référence de l’Union européenne (LRUE)
L’Anses est laboratoire de référence de l’Union Européenne (LRUE) pour les brucelloses animales depuis 2016. Les activités du LRUE sont conduites par l’équipe Brucella de l’unité Zoonoses bactériennes. Le LRUE anime un réseau constitué des laboratoires nationaux de référence pour les brucelloses animales des 26 États membres de l’Union européenne, des laboratoires officiels des cinq pays candidats à l’entrée dans l’UE ainsi que des laboratoires de pays tiers (sud-est de l’Europe, Laboratoires de l’OIE). Il veille au contrôle des réactifs (lots d’antigènes, trousses pour les essai inter-laboratoires d’aptitude (EILA),) utilisés en Europe pour la détection des brucelloses animales et à la standardisation des méthodes mises en œuvre par les laboratoires du réseau. Il organise annuellement un essai inter-laboratoires d’aptitude (EILA).
Par ailleurs, le LRUE développe et valide des méthodes de diagnostic, fournit des matériaux de référence et organise des formations techniques et théoriques à destination des membres de son réseau. Il fournit une assistance scientifique et technique aux États membres (confirmation de résultats douteux, identification de souches) et répond aux sollicitations de la Commission européenne et aux États membres en matière de police sanitaire. Il collabore régulièrement avec l’Autorité européenne de sécurité des aliments (données annuelles du rapport zoonoses) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et participe ainsi à des activités d’expertise sur la brucellose à l’international.
L’Anses est laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE) pour les maladies équines depuis 2008. Ce LRUE est localisé au laboratoire de santé animale, sur les sites de Maisons Alfort et de Normandie. Les maladies dont il a le mandat sont la fièvre West Nile et autres encéphalites exotiques (encéphalites équines de l’Est, Ouest et vénézuélienne), l’artérite virale, l’anémie infectieuse, la morve, la métrite contagieuse, la dourine et le surra.
Le LRUE chapote les 25 laboratoires nationaux de référence (LNR) de l’Union européenne pour les maladies équines. Ses principales missions sont le développement, l’amélioration et l’harmonisation des outils de diagnostic pour les maladies équines ainsi qu’une assistance technique et scientifique aux différents LNR du réseau.
Le laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE) pour la fièvre aphteuse (FA) est porté conjointement par l’Anses et Sciensano, en Belgique. Les activités du LRUE sont conduites par l’équipe BioPic de l’UMR Virologie. Le LRUE anime un réseau constitué des LNR des 26 États membres, des laboratoires officiels des cinq pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne ainsi que des laboratoires de sept pays du sud-est de l’Europe Il organise annuellement un essai inter-laboratoires d’aptitude (EILA), pour veiller à la performance des laboratoires du réseau, développe et valide des méthodes de diagnostic, fournit des matériaux de référence et organise des formations techniques. Le LRUE apporte une assistance scientifique et technique à la Commission européenne et aux États membres et collabore régulièrement avec la commission européenne pour le contrôle de la fièvre aphteuse (EuFMD), l’OIE et la FAO. Il participe ainsi à des activités d’expertise sur la fièvre aphteuse à l’international ainsi qu’à l’animation de formations théoriques et techniques dans les laboratoires européens et de pays voisins de l’Union européenne, après évaluation des besoins spécifiques de chaque laboratoire partenaire. Il partage et diffuse les informations en lien avec son mandat par l’organisation annuelle d’un séminaire scientifique.
Les laboratoires de référence internationale
Le laboratoire détient deux mandats de centre de collaborateur de la FAO :
- Brucellose
- Fièvre aphteuse
Le Laboratoire de santé animale est titulaire de neuf mandats de l’OIE :
- Brucellose
- Tuberculose
- Fièvre aphteuse
- Maladie hémorragique épizootique
- Chlamydiose aviaire
- Chlamydiose des petits ruminants
- Morve
- Dourine
- Métrite contagieuse équine
Le laboratoire est centre collaborateur de l’OIE pour les parasites zoonotiques transmis par les aliments.
Accréditations
Le laboratoire est accrédité par le Cofrac selon la norme NF EN ISO/CEI 17025 sous les numéros 1-2246 (Maisons-Alfort) et 1-6764 (Normandie) pour les essais.
La portée d’accréditation est disponible sur le site du Cofrac.