Deux outils de hiérarchisation des maladies animales disponibles en ligne
La maîtrise des maladies animales est une problématique majeure pour les pouvoirs publics. En termes de santé publique aussi bien que pour des raisons économiques, il est impératif de maîtriser les principales maladies pour protéger les populations animales, ainsi que les populations humaines, puisque certaines maladies animales peuvent être transmises aux humains (zoonoses). Dans ce contexte, suite aux Etats généraux du sanitaire de 2010, l’Anses a été saisie par le ministère chargé de l’Agriculture pour développer une méthode de hiérarchisation des maladies animales présentes sur le territoire métropolitain ou susceptibles d’y être introduites, et de l’appliquer pour les différentes espèces d’élevage, à la lumière des données disponibles. En réponse, l’Anses a développé un premier outil de hiérarchisation qu’elle a appliqué à une liste de 103 maladies pour les filières dites « majeures », puis une deuxième méthode simplifiée destinée à la hiérarchisation des maladies animales de filières dites « mineures » ou pour lesquelles les données disponibles sont peu nombreuses. Ces outils sont désormais disponibles en ligne sur le site internet de l’Agence, sous la forme de tableurs, afin que gestionnaires de risques et professionnels puissent adapter la hiérarchisation des maladies animales à des besoins précis (zone géographique restreinte, etc.) et pour des filières ou sous-filières particulières (une espèce ciblée parmi les ruminants par exemple).
Dans le domaine de la santé animale, la situation de la France s’est considérablement améliorée au cours des 50 dernières années, avec l’éradication de la brucellose, de la fièvre aphteuse, de la maladie de Newcastle, de la cysticercose porcine ou de la peste porcine classique. Désormais, les maladies responsables des épizooties les plus meurtrières, ainsi que les zoonoses majeures, peuvent être considérées comme globalement maîtrisées dans notre pays.
Cependant, d’autres maladies persistent, provoquant de lourdes pertes économiques dans les exploitations et des crises sanitaires sérieuses. En outre, les anciennes maladies dont la France est indemne sont plus ou moins susceptibles de ré-émerger. La maîtrise des maladies animales est donc une problématique majeure pour les pouvoirs publics.
Suite aux Etats généraux du sanitaire de 2010, l’Agence a été saisie par le ministère en charge de l’Agriculture sur la hiérarchisation des maladies animales infectieuses et parasitaires présentes sur le territoire métropolitain pour les espèces de ruminants, les porcs, les volailles, les lapins et les équidés, dont le produit était destiné à éclairer scientifiquement le ministère dans son programme de catégorisation des maladies animales.
L’Anses a de nouveau été saisie pour la hiérarchisation des maladies animales présentes en France ou exotiques pour d’autres espèces d’élevage : poissons, mollusques, crustacés, abeilles, mais également pour les chiens et les chats.
L’objectif était de hiérarchiser des maladies animales en fonction notamment de leurs conséquences en santé animale et en santé publique. Ainsi, l’Agence a développé des outils de hiérarchisation intégrant huit groupes de critères :
- potentiel de persistance et d’évolution de la maladie/de l’infection chez l’animal ;
- impact économique et commercial de la maladie dans les élevages touchés ;
- impact de la maladie sur la santé humaine ;
- impact sociétal de la maladie ;
- impact de la maladie sur la biodiversité;
- limites à l’efficacité des mesures de lutte ;
- impact économique global des mesures de lutte à l’échelon national ;
- impacts sociétaux et environnementaux des mesures de lutte.
Le premier outil de hiérarchisation, destiné aux espèces d’élevage « majeures » est particulièrement précis, prenant en compte de nombreux critères pour lesquels il est nécessaire de disposer de données abondantes et précises sur les maladies et sur les espèces considérées.
Le deuxième outil propose une méthode simplifiée, permettant d’envisager une hiérarchisation de maladies animales chez des espèces pour lesquelles les connaissances sont beaucoup plus limitées, avec une prise en compte de l’incertitude.
Ces outils sont désormais disponibles en ligne sur le site Internet de l’Agence, sous la forme de tableurs. Ils permettent au gestionnaire de risques et aux professionnels de pouvoir adapter la hiérarchisation des maladies animales à des besoins précis et pour des filières ou sous-filières particulières.
Outil de hiérarchisation générique | |
Outil de hiérarchisation par filière (modifiable) | |
Outil de hiérarchisation générique simplifié |