Laboratoire national de référence Biotoxines marines
Le Laboratoire de sécurité des aliments est Laboratoire national de référence (LNR) pour le contrôle des biotoxines marines. Ce mandat est porté par l’unité Pesticides et biotoxines marines (PBM), sur le site de Maisons-Alfort.
En droit national, le laboratoire figure dans la liste des laboratoires nationaux de référence dans le domaine de la santé publique vétérinaire et phytosanitaire, annexée à l’arrêté du 29 décembre 2009 ; la dernière mise à jour des données de ce texte date du 08 novembre 2020.
Conformément aux responsabilités et tâches des laboratoires nationaux de référence énoncées à l’article 101 du règlement (UE) 2017/625 du Parlement et du Conseil européens, les activités du LNR Biotoxines marines sont de:
- développer, optimiser et valider des méthodes d’analyse, des référentiels et lignes directrices destinés à être appliqués dans le cadre des contrôles officiels ;
- coordonner les activités des laboratoires officiels, en vue d’harmoniser la mise en œuvre des méthodes d’analyse et organiser, s’il y a lieu, des formations pour leur personnel ;
- organiser des essais interlaboratoires d’aptitude (ou des essais interlaboratoires comparatifs) entre les laboratoires officiels, assurer un suivi approprié de ces essais et informer les autorités compétentes de leurs résultats et du suivi ;
- collaborer avec le laboratoire de référence de l’Union européenne et participer aux formations et aux essais interlaboratoires organisés par celui-ci ;
- veiller à ce que les informations transmises par le Laboratoire de référence de l’Union européenne soient communiquées aux autorités compétentes et aux laboratoires officiels ;
- apporter son expertise scientifique et technique aux autorités compétentes.
Les biotoxines marines (ou phycotoxines ou encore toxines d’algues) sont des toxines produites par quelques espèces phytoplanctoniques. Elles peuvent être toxiques pour la faune ou la flore marine, ou bien pour les consommateurs de produits de la mer. Dans ce dernier cas, il s’agit le plus souvent d’une accumulation dans les coquillages, en particulier les mollusques bivalves filtreurs tels que les moules, les pétoncles et les huîtres, de toxines produites par le phytoplancton dont se nourrissent ces coquillages.
Les toxines réglementées au niveau européen (règlement (CE) n° 853/2004 - annexe III, section VII, chapitre V, règlement délégué (UE) 2021/1374) appartiennent à trois familles :
- les toxines lipophiles incluant les toxines diarrhéiques (DSP), produites en France notamment par le phytoplancton Dinophysis. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles digestifs d’apparition rapide, le plus souvent sans gravité ;
- les toxines paralysantes (PSP), produites en France notamment par le phytoplancton Alexandrium. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles neurologiques d’apparition rapide, potentiellement graves, parfois mortels ;
- les toxines amnésiantes (ASP), produites en France par le phytoplancton Pseudo-nitzschia. Elles peuvent entraîner chez le consommateur des troubles neurologiques d’apparition généralement rapide, potentiellement graves, parfois mortels.
Les méthodes de référence décrites dans la législation de l'Union européenne pour analyser ces groupes de toxines sont toutes des méthodes chimiques qui font appel à la chromatographie liquide couplée à une détection UV, fluorescence ou spectrométrie de masse (Règlement (UE) 2019/627).
La quantité totale de biotoxines marines mesurées dans les coquillages (corps entier ou toute partie comestible séparément), ne doit pas dépasser les limites suivantes:
- pour les toxines lipophiles :
- l'acide okadaïque (AO) et les dinophysistoxines pris ensemble : 160 µg éq. AO / kg ;
- les azaspiracides : 160 µg éq. AZA1/ kg ;
- les yessotoxines : 3,75 mg éq. YTX / kg.
- pour les toxines paralysantes : 800 µg éq. STX-diHCl / kg ;
- pour les toxines amnésiantes : 20 mg acide domoïque / kg.